Considéré aujourd’hui comme l’une des figures les plus éminentes du soufisme, le Cheikh Khaled Bentounes est avant tout l’héritier d’un mouvement spirituel dont les racines remontent à la grande mystique de l’Islam médiéval. Dans un livre intitulé "La Fraternité en héritage" (Editions Albin Michel, 2009), il raconte la fabuleuse aventure humaine de ses pères.
Pour raviver et féconder le fonds immémorial du soufisme, c'est son arrière-grand-père, le Cheikh Ahmed al-'Alâwî (1869-1934), qui crée en 1909 à Mostaganem une nouvelle confrérie, caractérisée par son ouverture aux autres religions et à la modernité. Mais l'universalisme du fondateur ne l'empêche pas d'être mal vu par l'administration française, car il est aussi un patriote. Son fils et son petit-fils, ses successeurs, s'impliqueront activement pour la libération de l'Algérie - avant d'être persécutés par un FLN autoritaire et antireligieux.
Lorsque son père meurt d'épuisement avant d'avoir atteint cinquante ans, Khaled Bentounes mène une nouvelle vie en France. Or, contre toute attente, le conseil des sages de la confrérie Alâwiyya le nomme chef spirituel. Il saura donner à cette charge une dimension internationale, favorisant le dialogue interreligieux, l'écologie ou l'éducation - notamment avec les Scouts musulmans de France.
Cette passionnante saga familiale, bouleversée par les soubresauts de l'histoire algérienne, nous montrer un islam d'amour universel incarné concrètement dans la vie sociale et la modernité.

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"Une société n’est pas riche parce qu’elle a des technologies!
Une société est riche parce qu’elle a des hommes et des femmes qui ont de l’humanité dans leur coeur, de la générosité, de la solidarité et de la fraternité à partager." — Cheikh Bentounes
