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La danse soufie: un art entre ciel et terre

Campus Lumières d’Islam - 22 février

 

« Se mettre à danser chez les soufis, c’est être en harmonie avec le cosmos pour se rapprocher du créateur

– Alexandre Papas, historien

 

Explications d'Alexandre Papas, historien, spécialiste de l’Asie centrale

 

La danse soufie est une pratique des mystiques musulmans, le soufisme étant un courant de l’islam, le courant spirituel de l’Islam. Elle est pratiquée essentiellement par les derviches tourneurs. Ce sont peut-être les représentants les plus connus de la danse soufie et on la trouve encore aujourd’hui pratiquée dans la Turquie contemporaine.

 

Pourquoi est-ce qu’on danse lorsqu’on est soufi ? On le fait dans le cadre de séances qu’on appelle le Sema, signifie littéralement l’audition, l’écoute. Lorsqu’on danse, si on se met à tourner c’est pour être en harmonie avec le Cosmos, avec le mouvement de la nature, et de l’être en général, c’est-à-dire-la création afin de se rapprocher de son créateur, c’est-à-dire de Dieu. Donc le but de tournoiement est d’être en harmonie avec l’être et avec la création en général.

 

On trouve de nombreux symboles dans la danse des derviches tourneurs. Notamment l’habit qui est composé d’une toque et d’un habit blanc. la toque du soufi représente la pierre tombale et son habit blanc symbolise le linceul. Dans les deux cas il s’agit de symboliser la mort de l’ego et de soi afin de recevoir la présence de Dieu. Dans le tournoiement des derviches tourneurs, il y a également une gestuelle précise. L’une des deux mains est dirigée vers le bas, l’autre main s’étend vers le ciel afin de symboliser le rapport entre le monde des humains et le monde divin dans lequel le corps du derviche va intervenir.

 

La danse des derviches tourneurs est à l’origine la danse de leur maître fondateur qui s’appelait Mevlana Rûmî qui est originaire d’Asie centrale qui a vécu au 13ème siècle et qui s’est installé en Turquie. Par la suite donc les Mevlevi du nom de leur fondateur Mevlana ont organisé la confrérie et ont codifié la danse.

 

Aujourd'hui la confrérie des derviches tourneurs n'existe plus mais la danse des derviches tourneurs est toujours pratiquée elle est pratiquée dans des spectacles folkloriques mais également dans des cercles plus fermés l'un comme l'autre en Turquie contemporaine ce qui traduit une forme de spiritualité toujours vivante et également une esthétique religieuse encore très vivace aujourd'hui.

 

 

À propos de ce blog
Cherchant à créer des ponts entre l’Orient et l’Occident, Catherine Touaibi se spécialise en tant que reporter-photographe dans les sanctuaires soufis. À ce jour, elle a visité et répertorié plus de 200 mausolées de saints soufis dans le monde. A travers ce blog elle souhaite partager des rencontres, des histoires drôles, des sagesses et aussi des actualités.