"La place de la femme dans la société est une place déterminante quant à la gestion du monde et à son équilibre.
Comment définir la féminité? Comment parler de la femme en échappant à la caricature? Nous sommes dans un monde où les tabous, les clichés sont tellement répandus et où la femme a toujours servi de bouc émissaire à toutes les sociétés.
La place de la femme dans la société est fondamentale. D'abord c'est elle qui porte la vie. En même temps, elle est dans une situation, où dans les sociétés modernes, elle est en compétition avec l'homme. Parce que l'homme détient le pouvoir.
C'est une question de pouvoir. C’est l'homme qui détient le pouvoir, qu'il soit politique, financier. C'est l'homme qui gère aujourd'hui le pouvoir sur la terre.
Je pense que le 21ème siècle va essayer de rétablir, je l'espère, cette inégalité dans le genre entre le féminin et le masculin dans la complémentarité et non le conflit.
La femme et l'homme, chacun est un principe qui permet à la vie d'être et de se transmettre. Donc nous devons réfléchir à comment retrouver chacun, d'abord en nous-même, notre partie féminine et notre partie masculine. Parce que chaque être vient de l'addition des deux : une partie vient de son père, une autre partie vient de sa mère.
Celui qui sait mettre en harmonie, en équilibre, de cette dualité qui est ancrée en lui, qui fait son propre être, celui-là aura un regard différent sur la femme ou la féminité de celui qui prend partie pour un genre contre un autre et qui est dans le conflit permanent. Cela veut qu'il n'a pas résolu son propre conflit, comment peut-il résoudre les conflits dans la société?
J'ai toujours dit que la place de la femme dans le monde d'aujourd'hui est une place déterminante quant à la gestion du monde et à son équilibre. Donc la femme doit revendiquer sa place, mais pas la place de l'homme. C'est tout à fait différent.
Elle doit revendiquer ce qui lui revient de droit en tant qu'un être portant la féminité, la fécondité et l'espérance. Celui qui porte la vie porte aussi l'espérance. Une mère qui accouche d'un enfant, sa première préoccupation est que cet enfant puisse vivre, que cet enfant puisse avoir une vie meilleure qu'elle-même, donc une certaine espérance dans l'avenir.
Tant qu'il y aura des mères, il y aura de l'espérance."
– Cheikh Bentounes
