Farid ud-Dîn Attâr, Poète et Parfumeur

Né en 1174 à Nishâpur, Iran

Mort en 1248 à Nishâpur, Iran

Ta poésie a offert aux amoureux un trésor,

A ceux qui sont épris d’amour, elle accorde cette fortune.

– Attâr

 

Si vous n’avez pas la foi, vous ne voyez pas ce qu’il y a dans le monde invisible.
– Attâr

Bibliographie

› ATTÂR Farid ud-Dîn, Le langage des oiseaux, Manteq ut-Tayr, introduction, traduction et annotation de Manijeh Nouri. Préface de Mohammad Reza Schafi’i Kadkani, Paris, Les Editions du Cerf, 2012

› ATTÂR, Le langage des oiseaux, traduit du persan par Garcin de Tassy, Paris, Albin Michel, 1996

› ATTÂR Farid ud-Dîn, La conférence des oiseaux, Adaptation Henri Gougaud, d’après la traduction du persan de Manijeh Nouri, Paris, Editions du Seui, 2002

› SHAH Idries, Les soufis et l’ésotérisme, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 2004

› VITRAY de, Eva, Anthologie du soufisme, Paris, Albin Michel, 1995

Attâr est considéré avec Rûmî comme l’un des plus grands mystiques soufis de la Perse médiévale. Il exerce la profession de parfumeur et il est également un poète qui a produit une œuvre incomparable « Le langage des oiseaux ».

 

De son père, il hérite une boutique d’apothicaire et y soigne les malades. Attâr, qui signifie parfumeur, est le nom de plume qu’il s’est choisi. On sait peu de choses sur sa vie sauf qu’il est né à Nishâpur, une des villes principales du Khorassan qui est aussi la ville du grand savant Omar Kayyam (m. 1122). Les dates de sa naissance et de son décès varient selon les sources. D’après le Prof. Shafi'i Kadkani, Attâr serait né en 1174 et mort en 1248. Selon d’autres historiens, il serait né plus tôt, vers 1140 et mort vers 1230.

 

Attâr est l’auteur du Mémorial des Saints, la biographie de 70 saints de la tradition mystique de l'Islam. Il dit de lui-même qu’il est un thérapeute de l’âme. Le thème de l'Amour est central pour Attâr et toute sa vie Farid ud-dîn sera à la recherche du Bien-Aimé. Il est rattaché à la voie soufie Kubrawiyya fondée par le grand cheikh Najm ud-Dîn Kubra.

 

Un lien tout particulier unit Rûmî à Attâr, qui date de leur rencontre à Nishâpur, lorsque Rûmî était encore adolescent. Attâr lui offre son ouvrage Le livre des secrets et prédit au père de Rûmî : «Ton fils enflammera le cœur des amoureux ! ». Plus tard, Rûmî dira de Attâr: "II fut l'âme du soufisme, je ne fais que suivre sa trace ".

 

L’oeuvre essentielle d’Attâr s’intitule Le langage des oiseaux, en persan Manteq ut Tayr. Ce chef d'oeuvre de la littérature persane, écrit en vers, raconte le voyage initiatique d’un groupe de trente oiseaux, guidé par la Huppe, à la recherche de Simorgh, le Roi des oiseaux. Un jeu de mots se cache dans le mot Simorgh: Si = trente, Morgh = oiseaux. Lorsqu’ils s’expriment, les oiseaux représentent les caractères psychologiques humains. Les trente oiseaux traversent de nombreuses épreuves, symbolisées par sept vallées mystérieuses. Dans chacune de ces vallées, il leur est demandé de renoncer à une des facettes de leur être avant d'abandonner leur Soi le plus profond. Telle est la condition indispensable pour atteindre leur destination. Lorsque les oiseaux arrivent enfin au sommet de la montagne, le roi Simorgh les reçoit et leur explique qu'il est leur miroir et que chacun·e est le miroir de l’autre.

 

Plusieurs traductions en français de cet ouvrage existent sous le titre « La conférence des oiseaux », « Le langage des oiseaux » ou encore « Le Cantique des oiseaux ».

— Catherine Touaibi

 

Mes vers ont d’étonnantes propriétés,
A chaque instant ils donnent de plus en plus de profit.

S’il t’est possible d’en faire souvent la lecture,

Sans aucun doute, chaque fois ils te plairont davantage.

- Attâr, Epilogue, Le Langage des oiseaux. Traduction Manijeh Nouri