Qi Jingyi – La voie Chinoise

Né en 1656 à Linxia, Chine

Mort en 1719 Xixiang. Sanctuaire à Linxia, Chine

Bibliographie

Dru C. Gladney, Muslim Tombs and Ethnic Folklore: Charters for Hui Identity in The Journal of Asian Studies, Vol. 46, No. 3 (Aug., 1987), pp. 503

Fondateur de la confrérie Qadiriyya-Grand Gongbei

Qi Jingyi, est un érudit islamique chinois (Hui) de la dynastie Qing. Il est le premier Cheikh chinois de la voie mystique soufie Qâdiriyya (戛迪林耶, Jiadilinye). Son nom musulman est Hilal al-Dîn qui signifie le croissant de la religion. Il est également connu sous le nom de Qi Daozu qui veut dire Grand Maître Qi.  

 

Né en 1656 à Hexi, aujourd'hui appelée Linxia, c’est en 1683, qu’il devient Cheikh de la Qâdiriyya chinoise. En 1719, il décède à l’âge de 63 ans. Sa tombe (Da gongbei) se trouve à Linxia dans un complexe qui est devenu le centre du soufisme Qâdiri en Chine. Gongbei désigne un lieu saint chez les musulmans hui de Chine.

 

Les parents de Jing Yi meurent alors qu’il est encore enfant. Lui et ses frères sont élevés par sa grand-mère. À l'âge de sept ans, il commence à étudier la langue classique arabe, le persan et l’islam dans une mosquée de Linxia (Hezhou). Pendant ce temps Qi Jingyi aurait d’abord suivit l’enseignement de deux maîtres persans.

 

A l’âge de 16 ans, Qi Jingyi rencontre le maître Afaq Khwaja (m. 1694) à Xining. Afaq Khwaja a une influence majeure sur la pénétration du soufisme en Chine, en particulier de la voie soufie Naqshbandiyya. Cependant, il ne prend pas Qi Jingyi comme disciple, mais lui adresse ces paroles : « Je ne suis pas votre maître; mon enseignement ne doit pas vous être transmis. Votre maître a déjà traversé la mer de l'Est et est arrivé en terre de l'Est. Vous devez donc rentrer rapidement chez vous, et vous deviendrez un enseignant célèbre dans votre pays. »

 

C’est donc en Chine que Qi Jingyi rencontre son Cheikh, Khoja Abd Allah (m. 1689), un descendant du Prophète Muhammad de la 29ème génération qui, en 1674, est venu prêcher l’islam au Guangdong, Guangxi, Guizhou, et à Linxia au Gansu. Khoja Abd Allah est arrivé de la Mecque pour introduire en Chine la voie soufie Qâdiriyya. A la Mecque, Khoja Abd Allah étudie l’islam et la science du soufisme (tassawuf) sous la guidance d’un mystique kurde: Ibrâhîm ibn Hasan al-Kûrânî (m. 1690), qui a reçu l’initiation dans deux grandes voies soufies : la Naqshbandiyya et la Qâdiriyya ainsi que dans d’autres branches.

 

Khodja Abd Allah enseigne à son disciple Qi Jingyi, une voie qui accorde une place importante où la retraite solitaire de longue durée. S’y rajoutent la pratique de la méditation et l’invocation (dhikr) dans les montagnes isolées, notamment dans la province du Shaanxi. Khodja Abd Allah lui transmet « le mystère du ciel, de l'homme, le sort de la vie, le but du raisonnement, et l’importance du meilleur effort ».

 

Qi Jingyi a enseigné à de nombreux disciples. Parmi eux, la première femme s’appelle Aïcha Hua (m. 1724) et sera connue plus tard sous le nom cheikha Aïcha. Son sanctuaire Tai Tai Gongbei se trouve également dans la ville de Linxia.

— Gregory Louge