Les sept Saints de Boukhara

 

A Boukhara, il est de coutume de visiter les sanctuaires des sept Saints de la Voie soufie Naqshbandiyya dans un ordre bien précis. Pour cette visite (ziyarat) il est utile de prévoir au minimum une journée entière.

 

1. Khwâja Abd al-Khâliq Ghujdawânî (1100 - 1179)

2. Khwâja Arif Riwgarî (m. 1239)

3. Khwâja Mahmûd Al-Injir Faghnâwî (m. 1317)

4. Khwâja Alî Ramîtanî (m. 1321)

5. Khwâja Bâbâ Sammasî (m. 1354)

6. Khwâja Amîr Kûlâl (m. 1370)

7. Khwâja Bahâ ud-Dîn Naqshband (1317-1388)

 

La carte indiquant le tour des 7 saints de Boukhara

1. Khwâja Abd al-Khâliq Ghujdawânî (1100-1179)

 

Khwâja Ghujdawânî est un des quatre représentants (khalif) du Cheikh Yûsuf Hamadânî (m.1141). Il est né à Ghujwan, un village près de Boukhara. A l’âge de neuf ans, il sait déjà le Coran par coeur. Il reçoit un enseignement spirituel de la part de al-Khadir, le maître-prophète immortel. C’est Ghujdawânî qui instaure la pratique de la méditation silencieuse, le dhikr du coeur. On lui doit aussi les huit premiers principes des Naqshbandi auxquels Bahâ al-Dîn y a rajouté les trois derniers.

 

La voie de Ghujdawânî prend le nom de la Voie des Khwâjagân, la Voie des maîtres. La devise bien connue de Bahâ al-Dîn Naqshband “Le coeur avec Dieu, les mains au travail” est déjà mentionnée par Ghujdawânî deux siècles plus tôt.

Un lien très fort unit Ghujdawânî à Bahâ al-Dîn Naqshband qui aurait été inspiré directement par son entité spirituelle.

 

2. Khwâja Ârif Riwgarî (m. 1239)
Khoja Arif Riwgarî est né dans le village de Revgar situé à environ dix km de Boukhara et un km de Ghjuwan. Il était un disciple de Ghujdawâni. A la mort de ce dernier, il devient son successeur dans la Voie des Khwâjagân. Ces contemporains l’ont surnommé “Clair de Lune” car son visage ressemblait à la lune.

 

3. Khwâja Mahmûd Al-Injir Faghnâwî (m. 1317)
Faghnâwî était un disciple de Khoja Arif Revgari. Il avait appris le métier de charpentier. A sa mort, un mausolée a été construit dans son village natal à Faghnî situé à une dizaine de km de Boukhara. Durant la période soviétique, le complexe était utilisé comme entrepos d’une ferme collective. Suite à l’indépendance de l’Ouzbékistan en 1991, des efforts ont été entrepris afin de reconstruire les mausolées.

 

4. Khwâja Alî Ramitânî (m. 1321)
Né à Ramitan, à une dizaine de km de Boukhara, il était d’abord un disciple de Faghnâwî puis il devient son successeur. Alî Ramitanî était un maître spirituel doté d’un grand charisme et exerçait le métier de tisserand. Il était connu pour guérir les âmes et aussi des maladies. On lui attribue de nombreux miracles. On raconte qu’il disait: “Observe-toi dans deux activités: lorsque tu parles et lorsque tu manges.”

 

5. Khwâja Muhammad Bâbâ Sammasî (m. 1354)
Né dans le village de Sammas, son père lui donne ses premiers enseignements. Ensuite il devient un disciple de Khoja Alî Ramitânî et plus tard son successeur. Il était reconnu comme un savant dans la voie spirituelle. La tradition raconte que le grand-père de Bahâ al-Dîn Naqshband lui rend visite avec son petit-fils dans les bras et lui demande une bénédiction. Baba Sammâsî lui dit: “C’est mon fils et nous l’avons accepté”. Se tournant vers ses disciples, il leur annonce que cet enfant aura un grand avenir.

 

6. Khwâja Amîr Kûlâl (m. 1370)
Amir Kûlâl est né dans le village de Sukhârî, à onze kilomètres de Boukhara. On raconte qu’Amîr Kûlâl était un lutteur et qu’il rencontra Bbba Sammasî lors d’un combat de lutte. En le voyant le Cheikh dit à ses disciples: “Je vois un champion qui, grâce à son enseignement spirituel va amener de nombreuses personnes à la réalisation”. Amîr Kûlâl abandonna la lutte et suivit l’enseignement de son maître durant une vingtaine d’années jusqu’à devenir lui-même un maître de la Voie. Khwaja Amîr Kûlâl avait reçu la mission de Khwaja Bâbâ Sammasî de s'occuper personnellement de l'éducation spirituelle de Bahâ ud-Dîn. Amîr Kûlâl lui témoigna toujours beaucoup d'estime, lui enseigna l'invocation silencieuse et le prépara à enseigner à son tour. Il meurt dans le village où il était né après avoir transmis le secret initiatique à Bahâ ud-Dîn Naqshband.