Bahâ ud-Dîn Naqshband – La voie de l’intériorité

Né en 1318 à Bukhara, Ouzbekistan
Mort en 1389 à Bukhara, Ouzbekistan

Si l'on sème la graine du bien, elle poussera en sept ans et donnera sept cents bonnes actions.

– Bahâ ud-Dîn Naqshband

 

Le coeur avec Dieu, les mains au travail.

– Bahâ ud-Dîn Naqshband

 

Bibliographie

› ZARCONE Thierry, « La Naqchbandiyya » dans Les Voies d’Allah, Les ordres mystiques dans l’Islam des origines à nos jours, Sous la direction de Alexandre Popovic et Gilles Veinstein, Fayard, Paris, 1996

Fondateur de la confrérie Naqshbandiyya

Bahâ ud-Dîn, né en 1318 à Qasr-i Hindûvân près de Bukhara en Uzbékistan, est le fondateur de la confrérie Naqshbandi qui émergea d’une tradition spirituelle présente depuis deux siècles en Asie centrale. Son initiateur est Khwâja Yusuf Hamadâniî (m. 1141) dont le sanctuaire se trouve à Merv, dans l’actuel Turkmenistan. Ce mouvement est alors connu sous le nom de tarîqa-i khwâdjagân, qui signifie la voie des maîtres. Khwâja Abd al-Khâliq Ghijduvânî (m. 1220) compte également parmi les pères fondateurs de la voie Naqshbandi et maîtres spirituels de Baha ud-Dîn.

 

Bahâ ud-Dîn passe la majeure partie de sa vie à Bukhara et ses environs. Il vit en étant très pauvre tout en exerçant différents métiers: tisserrand, potier, puis sculpteur sur bois. Son premier maître était Bobo Samosi qui ensuite l’envoye chez Amîr Kulal qui est le maître spirituel de Amîr Timur (Tamerlan). A la recherche de la connaissance, il passe plusieurs années au service du Cheikh Qusam, un éminent représentant de la confrérie Yasawi. Lors d’une expérience spirituelle, Bahâ ud-Dîn perd connaissance et se retrouve dans une assemblée de soufis, les Khwâjagân, où il reçoit une initiation de la part de Abd al-Khâliq Ghijduvâni qui lui dispense un enseignement ésotérique.

 

Naqshband signifie graver avec le cœur. La devise de Bahâ ud-Dîn Naqshband est :

« Le cœur avec Dieu, les mains au travail. »

 

Parmi les 11 principes naqshbandhi, citons :
› La respiration consciente (Hosh dar dam)
› Observer ses pas (Nazar bar qadam)
› La solitude parmi la foule  (Khalwa dar anjuman)
› La vigilance (nigah dasht)
› La conscience du temps (Wuquf-i-zamani)

 

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En Inde, la Naqshbandi connaît un grand essor grâce à Ahmed Sirhindi (m. 1624). Quant à l’Emir Abd el-Kader, son initiateur est Mawlânâ Khalid al-Baghdâdî, (m. 1827).

 

Durant la période soviétique, la plupart des mosquées et mausolées en Asie centrale sont fermées et laissées à l’abandon. Deux ans après l’indépendance de l’Uzbékistan, le gouvernement a officiellement réhabilité en 1993 le sanctuaire de Bahâ ud-Dîn Naqshband en 1993 et, depuis c’est devenu un important lieu de pèlerinage en Asie centrale. En 2019, les sanctuaires des « sept saints » de Bukhara ont été entièrement ré-aménagés avec de grands espaces verts et des jardins autour.

La chaîne de transmission de la confrérie Naqshbandi remonte au Prophète Muhammad en passant par le caliphe Abu Bakr. Toutes les autres confréries soufies sont reliées à l’Imam Ali. Sa particularité consiste en la pratique de la méditation silencieuse du cœur. La voie soufie Naqshbandi compte de nombreux adeptes en pays non-arabophones : Turquie, Asie centrale, Indonésie, Malaisie, etc. Elle est aujourd’hui l’une des confréries les plus répandues dans le monde.

— Catherine Touaibi